Monastère Saint Silouane

Père Martin: 7 ème Dimanche de Pâques (Dimanche des Saints Pères du Premier Concile Œcuménique)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
 
Chers frères et sœurs en Christ,
Aujourd’hui, entre l’Ascension de notre Seigneur et la grande fête de la Pentecôte, l’Église nous invite à honorer les Saints Pères réunis au Premier Concile œcuménique de Nicée en 325. Ces hommes, remplis de l’Esprit Saint, ont défendu la foi orthodoxe contre l’hérésie arienne, affirmant avec fermeté que le Fils est "de même nature" avec le Père.


Ce dimanche n’est pas seulement un hommage historique, mais une mémoire vivante de la mission de l’Église : garder la vérité dans l’unité et la charité et une invitation à revisiter nos racines ecclésiales et à renouveler notre fidélité à la foi confessée par les Pères.
Cette année 2025 marque un événement spirituel et ecclésial majeur : le 1700e anniversaire du Premier Concile Œcuménique de Nicée.
L’empereur Constantin, ayant reconnu la foi chrétienne, convoque les évêques pour sauvegarder l’unité de l’Église.318 Pères, venus de toutes les régions de l’Empire, affirment solennellement la foi en la pleine divinité du Christ :
Cet anniversaire est une occasion unique de :
 Rendre grâce à Dieu pour la fidélité des Pères, qui ont souffert et lutté pour préserver la vérité de la foi.  Renouer avec la source vivante de notre foi. Le Concile de Nicée n’est pas un simple souvenir : il est la charte de l’orthodoxie, la pierre angulaire de l’édifice dogmatique de l’Église.  Témoigner de l’unité. À une époque où le monde est marqué par les divisions religieuses et culturelles, la confession commune de Nicée rappelle que l’unité n’est possible que dans la vérité.
Le 1700e anniversaire de Nicée est un appel à résister aux confusions spirituelles et doctrinales de notre époque. Trop souvent, l’indifférence ou le relativisme s’installent :
L’amour sans la vérité n’est pas l’amour véritable ! Les Pères de Nicée nous enseignent qu’aimer le Christ, c’est confesser qui Il est vraiment : le Fils éternel du Père, la Lumière de Lumière, Dieu véritable de Dieu véritable.
Saint Jean Chrysostome disait avec force : je cite
« Ne vous laissez pas tromper par les faux enseignements. La doctrine droite n’est pas un luxe, mais une nécessité pour le salut. »
Dans l'Évangile d’aujourd’hui, le Christ prie Son Père avant Sa Passion. Il ne demande pas la richesse ou la puissance pour Ses disciples, mais l’unité dans la vérité :
« Garde-les en ton Nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un. »
C’est une prière sacerdotale et prophétique : l’unité véritable ne peut exister sans la communion dans la vérité révélée par Dieu.
Les Pères du Concile de Nicée ont répondu à cette prière du Christ. Face à l’enseignement d’Arius, qui niait la divinité du Fils, ils se sont levés non par orgueil, mais par fidélité, affirmant que le Christ est "Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu". L’unité que nous célébrons aujourd’hui n’est pas une unité de compromis, mais une unité dans la foi orthodoxe transmise par les apôtres.
Dans la lecture des Actes, saint Paul s’adresse aux anciens de l’Église d’Éphèse. Il leur confie une tâche pastorale vitale :
« Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau […] pour paître l’Église de Dieu qu’Il s’est acquise par Son propre sang. »
C’est précisément ce que firent les Pères du Concile. Ils ont veillé, parfois au prix de leur liberté ou de leur réputation, sur le troupeau du Christ. Car l’hérésie n’est pas une simple opinion divergente : elle détourne du vrai Christ et prive les fidèles de la lumière qui sauve.
Saint Jean Chrysostome, parlant de cette vigilance pastorale, écrivait je cite :
« Il est plus dangereux de laisser entrer l’erreur dans l’Église que le feu dans une maison. Car le feu détruit le bois et la pierre, mais l’hérésie dévore les âmes. »
Nous voyons ici combien la vigilance doctrinale est un acte d’amour véritable, car elle protège les fidèles des ténèbres et de l’illusion.
 
 
Aujourd’hui, frères et sœurs, l’Église continue à être confrontée à des tentations de relativisme, de confusion doctrinale, et à l'indifférence spirituelle. Le monde contemporain prétend souvent que toutes les religions, voire toutes les idées, se valent. Pourtant, la Vérité n’est pas une opinion : elle est une Personne, le Christ, Verbe incarné, Fils unique du Père.
Les Pères de Nicée nous enseignent que la fidélité à la foi apostolique n’est pas une rigidité, mais un acte de liberté face aux séductions de l’erreur.
Pensons à nos écoles, à nos médias, à notre monde numérique : sommes-nous formés pour confesser notre foi avec clarté ?
 Élevons-nous nos enfants dans la connaissance du Credo de Nicée, ou les laissons-nous à la merci de toutes les idéologies ?
De même, dans la vie pastorale, dans nos paroisses et monastères, nous restons vigilants à ne pas édulcorer l’enseignement du Christ pour plaire au monde. La vérité, lorsqu’elle est proclamée avec humilité, attire les cœurs et éclaire les âmes.
Le symbole de Nicée-Constantinople que nous chantons à chaque Divine Liturgie n’est pas un simple texte à réciter, mais une confession de foi qui engage toute notre vie. Lorsque nous disons :
« Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu… consubstantiel au Père », nous affirmons que nous vivons en relation avec un Dieu vivant et personnel, non une idée vague de spiritualité.
C’est ce que les saints Pères nous ont transmis, parfois au prix de leur sang : une foi vivante, une foi droite, une foi qui sauve.
Chers frères et sœurs, en ce 7e dimanche après Pâques, et ce 1700ème Anniversaire rendons grâce pour les saints Pères du Concile de Nicée, pour leur courage, leur fidélité et leur amour de la Vérité. Que leur exemple nous inspire, non seulement à croire juste, mais à vivre juste. Que nous aussi, dans nos temps troublés, nous sachions défendre la foi orthodoxe avec charité, et être des témoins fidèles du Christ vrai Dieu et vrai homme.
Par les prières des 318 saints Pères, que le Seigneur garde Son Église dans l’unité, la paix, et la vérité, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Amen.

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