Monastère Saint Silouane

Multiplication des pains.

22/7/2018 Mt XIV, 14-22 Multiplication des pains

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Nous connaissons bien cet Evangile que nous venons d’entendre mais la question est de savoir si nous comprenons bien tout ce que cela signifie pour nous. Ce fut un évènement historique, important qui a certainement marqué tous ces hommes, ces femmes, ces enfants qui entouraient le Christ, qui venaient pour se faite guérir, pour L’écouter parce qu'ils savaient qu’Il avait une grande puissance de parole et une grande sagesse ; mais comprenons-bien ce qu’il y a derrière cet évènement ? Il y a quelque chose d’encore plus important. En effet, si vous avez été attentifs à ce qui a été lu, il nous a été dit que Jésus fut pris de compassion pour tout le peuple et, à partir de là, à partir de 5 pains et de quelques poissons, il fait cette multiplication miraculeuse qui va permettre de nourrir tous ceux, toutes celles qui, fort nombreux, étaient autour de Lui. C’est un acte d’amour de la part du Christ. Le Christ ne veut pas que ceux qui sont venus pour recevoir sa Parole ou sa guérison repartent le ventre creux. Il veut aussi nourrir les affamés mais ceux qui étaient là, comme nous aujourd'hui, avaient faim avant tout – et c’est pour cela qu’ils étaient venus d’ailleurs – ils avaient faim de son amour, de sa miséricorde, de cet amour offert gratuitement, abondamment, sans conditions à tous ceux qui étaient là. Autrement dit, la multiplication de ces pains, cela signifie pour nous, la capacité sans limite de l’amour de Dieu pour chacun et chacune d’entre nous. Qui que nous soyons, quelle que la situation dans laquelle on se trouve, aujourd'hui, hier ou demain, Dieu nous aime et Il nous aime en abondance. Nous fêtons aujourd'hui Sainte Marie-Madeleine que l’on qualifie d’égale-aux-apôtres car elle a joué un rôle important, proche du Seigneur, au-delà de ce qui est écrit dans l’Evangile d’ailleurs. Mais il nous est dit aussi qu’elle fut guérie par le Christ de 7 démons, autrement dit de 7 formes de péchés – le chiffre 7 n’étant qu’un chiffre symbolique qui indique « beaucoup, beaucoup de fautes ». Mais Marie-Madeleine, mes amis, c’est nous, c’est nous qui avons besoin de la compassion du Christ, c’est nous qui sommes capables de tomber, de pécher, de nous égarer, de nous tromper, de nous détourner de Dieu à certains moments même  ; oui, Marie-Madeleine c’est nous. Ces hommes et ces femmes au nombre de plus de cinq mille qui étaient autour du Christ, c’est nous, aujourd'hui ; c’est la terre entière aujourd'hui qui attend et qui désire un amour sans fin. Car s’il y a une caractéristique particulière qui touche tous les hommes de la terre, c’est bien ce besoin d’être aimé et ce qui est extraordinaire avec le Christ ce n’est pas uniquement qu’Il nous aime c’est qu’Il nous aime sans aucune condition. Il aime tous les hommes et nous les chrétiens nous devons recevoir ce message d’amour comme un message de salut, un message de vie, un message dynamisant, confortant. Oui, le Seigneur nous aime malgré nos fautes, malgré nos faiblesses, malgré nos chutes. Il nous aime et Il veut nous nourrir de l’essentiel, son amour qui bien sûr se concrétise de manière sacramentelle dans la réception de son Corps et de son Sang qu’Il aura versé pour nous et par amour sur la croix. Et cet amour continue de couler comme un fleuve sans fin. On nous dit que Marie-Madeleine serait celle qui aurait versé, sous la forme d’une onction, un parfum, un nard, une myrrhe sur les pieds du Seigneur, c’est probablement vrai mais ce qui est encore plus extraordinaire c’est que la miséricorde du Christ devienne un baume apaisant, guérissant qu’Il dépose sur nos plaies, toutes les plaies que nous avons créées par nos faiblesses car qui ici est digne – dites-moi – qui sur cette terre est digne ? Personne, absolument personne. C’est pour cette raison que le Seigneur Jésus est venu sur la terre pour nous dire, de manière spécifique, catégorique et éternelle que malgré nos indignités et quelles qu’elles soient nous sommes aimés, que nous fautes Il les a jetées derrière sa croix une fois pour toutes. Bien sûr nous commettons encore des fautes et nous en commettrons d’autres bien évidemment puisque nous sommes, d’une part avec une nature déchue et d’autre part avec une faiblesse que nous provoquons nous-mêmes, ce qu’on appelle le péché mais le Seigneur ne s’attarde pas à nos péchés. Il nous demande simplement de nous présenter à Lui tels que nous sommes, de Lui dire : « Je n’ai pas peur que tu me regardes comme je suis. Peut-être que je suis laid, peut-être que je suis blessé, peut-être que je t’ai abandonné mais aujourd'hui je me tourne vers Toi, Toi qui a dit « Venez à moi vous tous qui peinez, frappez et je vous ouvrirai », Toi qui es rempli d’amour, débordant d’amour. C’est un miracle permanent que cette compassion du Christ, cette miséricorde du Christ, cet amour du Christ ; c’est un miracle permanent qui existera jusqu’à la fin des Temps et dont nous aurons le bénéfice éternel et là il n’y aura plus de péché. Alors cela doit réconforter nos cœurs, nous réjouir profondément, nous redonner vie, nous remettre debout dans la lumière de Dieu, nous redonner la force de marcher, d’avancer, de courir vers Lui pour Lui dire : « Oui, oui je suis indigne, pauvre pécheur, mais Toi, Toi tu es miséricorde ». Saint-Silouane de l’Athos nous le dit : « Nos péché sont comme une goutte d’eau dans l’océan de la miséricorde de Dieu ».  Entendons-nous bien cette phrase ? Nos péchés sont comme une goutte d’eau dans l’océan de la miséricorde de Dieu ; l’océan, vous vous rendez compte ? Une goutte d’eau dans l’océan voilà ce que sont nos péchés par rapport à la miséricorde de Dieu.
Alors cette multiplication des pains qui fut réelle, historique, bien sûr, elle va bien au-delà des 5.000 hommes et des 5.000 femmes présents. Cette multiplication d’amour va bien au-delà de ceux qui étaient présents ; cette multiplication touche toute la terre mais attention : nous autres chrétiens, nous en sommes responsables, nous en sommes responsables et, ayant reçu, recevant et nous recevrons encore cette miséricorde du Christ, cet amour du Christ, nous devons aussi offrir cet amour, offrir cette miséricorde à celui et à celle qui nous est proche ou qui nous est lointain ou à celui qu’on éloigne et qu’il faut rapprocher de nous par amour, par miséricorde, par compassion. Voilà je pense ce qu’il est bon de retenir de ce miracle exceptionnel, extraordinaire qui marque nos mémoires mais il faut que nos mémoires soient marquées d’un sceau indélébile et ce sceau s’appelle miséricorde de Dieu.

Amen


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