Monastère Saint Silouane

Notre richesse l'amour du Christ

31/1/2021 Lc XVIII, 18-27

A
u nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Si vous le voulez attardons-nous quelques instants sur le premier Evangile que nous avons entendu qui nous raconte l’histoire de ce jeune homme riche. C’est une histoire suffisamment signifiante pour qu’on n’ait pas besoin de faire de grands commentaires. Ce jeune homme était fort riche ; il désirait accomplir les commandements et il les accomplissait selon la Loi mais il lui manquait quelque chose, il lui manquait l’abandon entre les mains de Dieu, seule véritable richesse ; comme il avait beaucoup de biens il s’en alla, nous est-il dit, fort triste puis le Seigneur commente cet évènement en disant qu’il sera difficile aux riches d’entrer dans le Royaume des Cieux. Alors il faut bien comprendre ce que le Seigneur nous dit ; il parle de la richesse et immédiatement nous avons dans notre esprit sous ce mot les biens financiers : des terres, des châteaux, des grandes voitures et toutes sortes de richesses : des bijoux, etc. ; il avait tout cela mais il pouvait avoir d’autres richesses parce que cet Evangile s’adresse aussi à nous aujourd'hui et bien sûr parmi nous il y a des gens qui sont riches au sens premier du terme mais ils peuvent aussi être généreux et dans ce cas il n’y a aucun problème pour rentrer dans le Royaume des Cieux. Ce que dénonce le Christ c’est cette capacité de possession qui est instinctive chez nous : c’est à moi, cela je ne peux pas m’en séparer et on connaît tous cette manière de réagir, moi comme vous, il y a certaines fois des petites choses même auxquelles on tient beaucoup : un souvenir, un petit cadeau qu’on nous a fait et qui nous plaît, qui reste sur notre table, sur notre bureau et ça c’est à moi, à personne d’autre ; nous réagissons dans ce cas-là comme le jeune homme riche. Nous pouvons aussi considérer que nous sommes riches de notre connaissance, notre savoir : il y a en ce moment d’épidémie énormément de personnalités qui prennent la parole et qui disent : oui, il faut faire ceci, non il faut faire cela mais si il faut faire ceci ; on entend tout et rien ; ces gens qui affirment publiquement qu’ils possèdent une certaine science ne devraient pas en être si sûrs, on voit bien d’ailleurs le résultat. Et ce jeune homme riche lorsqu'il s’en va est triste parce qu'il est attaché à ses biens, ces biens qui, en définitive l’abandonneront quand il partira de cette terre ; ces biens qui sont fugitifs, passagers mais ce que le jeune homme riche pouvait garder comme richesse - et qu’il n’a pas compris, peut-être, on n’en sait rien, - c’est St Paul qui nous donne la réponse à cette question : quelle richesse puis-je garder ? Quand il dit : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? » Personne, personne ne nous séparera de l’amour du Christ qui est notre véritable richesse, que le Seigneur nous offre et que nous pouvons garder toute notre vie ; c’est là le vrai trésor, c’est là où on peut puiser tous les jours pour être nourri de cet amour et laisser le reste au niveau où cela doit être. Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Absolument personne. Nous fêtons aujourd'hui les nouveaux Martyrs russes qui ont été persécutés et martyrisés pendant la période athéiste de la Russie. Vous savez combien de femmes, d’enfants, de prêtres, d’évêques ont été tués, massacrés ; on a détruit toutes les richesses qui étaient dans les églises : les icônes, les calices, tout a été détruit, piétiné, jeté dans la boue ; c’est le grand drame de cette période mais ces persécuteurs, ces athées, ces bolchéviques n’ont jamais pu retirer à chacun d’entre eux ce qui les unit au Seigneur c'est-à-dire son amour et ils en sont morts d’ailleurs en son Nom, au Nom de cet amour que personne ne pouvait leur retirer et c’est pour cela que nous devons rendre grâce à Dieu aujourd'hui pour tous ces Martyrs. Il ne faut pas oublier que la majorité d’entre nous qui sommes soit de l’immigration russe, soit des personnes qui ont choisi d’être dans la communion de l’Eglise orthodoxe, si nous sommes orthodoxes aujourd'hui, si nous pouvons prier librement, y compris en Russie c’est parce qu'il y a eu ces saints martyrs qui ont offert leur sang au Nom du Christ. Alors il ne faut jamais désespérer de rien même quand nous nous trouvons dans des situations difficiles, notamment cette épidémie internationale ; il y a toujours l’espérance car l’espérance se nourrit de l’amour du Christ ; c’est une vertu que l’on oublie souvent ; on parle de la charité, de la foi mais l’espérance on la laisse un peu de côté ; et pourtant … l’espérance de l’amour du Christ jamais ne nous sera retirée ; c’est quelque chose d’extraordinaire, c’est pourquoi nous rendons grâce à Dieu aujourd'hui en cette célébration mais pour lequel nous devons rendre grâce à Dieu tous les jours ; savoir que l’amour du Christ ne nous sera jamais retiré … ; rendons grâce pour tout cela, pour l’amour du Christ, pour ces martyrs qui sont morts à cause de l’amour du Christ et demandons au Seigneur que nous ayons cette espérance, cette flamme qui ne s’éteint jamais, qui nous éveille à l’amour ; que cet amour nous construise progressivement tout au long de notre vie et qu’ainsi nous soyons prêts à nous avancer vers les portes de l’Eternité où le Seigneur nous dira : « Venez, mon amour vous est offert ».
Amen

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