Monastère Saint Silouane

Foi

11/4/2021 c IX, 17-31

A
u nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Dans les paroles que nous venons d’entendre, au travers de la guérison de cet enfant possédé d’un esprit sourd et muet, il y a quelques enseignements du Seigneur Jésus qui, non seulement étaient valables à l’époque où Il parlait, mais sont encore valables pour chacun d’entre nous. Ce qui m’a frappé dans cet Evangile c’est d’abord l’attitude de cet homme qui souffre de voir son fils dans une situation si douloureuse et il s’adresse au Seigneur : « Si tu as quelques pouvoirs guéris mon fils » ; et le Seigneur répond : « Le pouvoir c’est la foi » ; c’est déjà un premier point que nous devons retenir fortement : le pouvoir ne vient pas des hommes, le pouvoir vient de Dieu ; et cet homme répond au Seigneur : « Oui je crois Seigneur mais augmente ma foi », c'est-à-dire qu’au même moment il pose un acte de foi par sa parole sincère mais il est conscient que cette foi a besoin d’être revitalisée sans cesse et il demande cela au Seigneur également ; alors le Seigneur guérit l’enfant et le rend debout à son père ; cela crée beaucoup d’interrogations dans l’entourage du Christ et lorsque les apôtres et le Seigneur Jésus rentrent à la maison les apôtres lui demandent : « Mais comment se fait-il que nous n’ayons pas pu guérir l’enfant ? » ; le Seigneur leur répond : « Il faut pour cela prier et jeûner ». Autrement dit on n’obtient pas une réponse du Seigneur simplement comme lorsqu'on obtient quelque chose d’un distributeur automatique, il faut que nous ayons la foi, une foi vive, une foi dynamique, une foi en croissance certes et jusqu’à la fin de notre vie ; la foi n’est pas quelque chose que l’on reçoit le jour du baptême, que l’on enferme dans un coffre sur lequel on s’assoit pour qu’on n’y touche pas ; la foi c’est autre chose, la foi c’est quelque chose qui se dynamise perpétuellement et pour se faire on ne la cache pas mais on la garde dans le cœur et dans ce cœur le Seigneur vient la faire grandir ; c’est ainsi que nous devons vivre la foi comme cet homme humble qui bien sûr comme tout parent voulait voir son fils guéri et la compassion du Seigneur était grande, il le savait, il en avait entendu parler mais il lui fallait la foi, il l’a démontré au Seigneur et le Seigneur a guéri son enfant.
Alors pour nous, pour chacun d’entre nous il est important de nous demander de temps en temps si notre foi est stagnante, voire cachée ou bien si elle est dynamisante ; il vous est surement arrivé d’entendre des gens qui disent : « Moi je crois en Dieu mais je ne pratique pas » ; ce n’est pas la foi : ils croient en Dieu, c’est déjà bien, mais ils ne font pas grandir cette foi, ils ne pratiquent rien ; or nous avons besoin, pour faire grandir la foi, de pratiquer, d’être confrontés à des évènements, de croire que c’est la main de Dieu qui est là, c’est très important. J’ai été autrefois, il y a quelques années, opéré 5 fois par un chirurgien ophtalmologiste et la dernière opération était extrêmement délicate ; cet homme qui avait de grandes qualités humaines et était aussi un grand spécialiste m’avait dit dès la première rencontre qu’il ne croyait pas en Dieu ; il m’avait dit : « Je suis athée » mais il me respectait beaucoup et nous avions de plus en plus des conversations fraternelles, amicales et au cours de ces 5 opérations nous avons eu le temps de lier une amitié forte ; avant de commencer la dernière opération il s’est approché de moi, a touché mon bras pour que je le reconnaisse et il m’a dit : « Mon Père maintenant il va falloir mettre Dieu avec nous » alors je n’ai rien dit, j’ai fait signe, oui, puis il m’a opéré et cette opération dont il n’arrivait pas à obtenir un résultat positif a réussi ; il est venu dans ma chambre pour me dire que tout allait bien et je lui ai dit : « Et l’athéisme il va toujours bien ? » Alors comme nous avions cette relation d’amitié, il m’a dit : « Ah vous savez je suis un scientifique, c’est compliqué » ; je lui ai répondu : « Vous voyez c’est tout simple, vous avez vu comment cela s’est passé » et nous avons gardé une très grande amitié, je le voyais tous les 6 mois pour mes yeux ; il contrôlait, il faisait son travail puis nous passions dans son bureau et de qui parlions nous ? de Dieu. Vous voyez il suffit d’un évènement pour que quelque chose bouge ; moi je n’ai rien fait, c’est Dieu qui a agi mais il faut que notre foi soit dynamisée à un moment où à un autre ; souvenons-nous de cela c’est très important et demandons au Seigneur de faire augmenter toujours notre foi jusqu’à notre mise dans la tombe.

Amen

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