Monastère Saint Silouane

Foi humilité

14/7/2019 Mt VIII, 5-13

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
La guérison que Jésus offre au serviteur de ce centurion nous permet de recevoir un enseignement qui doit nous aider à avancer dans notre vie spirituelle. D’une part, nous constatons que le Seigneur Jésus applique sa miséricorde à tous ceux qui le Lui demande, pas uniquement aux fils d’Israël qui lui étaient confiés, mais aussi à tous ceux qui ont besoin de sa miséricorde. Le centurion était un occupant, c’était un romain. Au demeurant il aura entendu parler de la capacité du Christ à aimer jusqu’à guérir ; il ose s’adresser à Lui ; il s’adresse à Lui avec une grande foi et c’est ce qui va susciter dans le coeur de Jésus le désir de guérir son serviteur et aussi parallèlement de donner une leçon à ceux qui l’entourent car Il dira : « Même en Israël Je n’ai pas trouvé une aussi grande foi ». Cet homme était un païen et pourtant il avait compris dans son coeur que Jésus était quelqu'un de particulier, de spécifique qui venait pour annoncer le salut, qui venait pour procurer le salut, qui venait pour guérir tous ceux qui avaient besoin de guérison, que ce soit guérison de l’âme ou du corps. Oui, Jésus est dans l’admiration de la foi du centurion ; il lui dit : « Je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison mais si tu dis seulement une parole mon serviteur sera guéri ». Alors pour nous quelle est la leçon ? C’est une leçon d’humilité car souvent nous demandons au Seigneur quelque guérison morale, physique ou spirituelle mais nous le faisons avec peut-être trop de certitude personnelle et non pas de foi. Nous le faisons peut-être avec foi mais sans humilité car ce qui frappe dans l’attitude du centurion c’est son humilité : « Je ne suis pas digne ». C’est là la leçon pour nous ; nous pouvons demander au Seigneur Jésus tout ce que nous voulons ; Il l’a dit : « Demandez, frappez, je vous ouvrirai. Venez à Moi, vous tous qui peinez, je vous soulagerai ». Il a dit toutes ces choses mais il faut que nous venions vers le Seigneur pour demander certes une guérison de quelque sorte qu’elle soit mais il faut que nous la demandions avec humilité en reconnaissant que nous ne sommes pas dignes d’être guéris mais que nous croyons malgré tout que le Christ peut tout, même chez l’indigne. En définitive, si nous avons le courage de nous regarder bien en face, nous verrons que nous sommes tous indignes par rapport au Christ ; nous avons tous commis des péchés, des fautes, nous sommes tombés dans des faiblesses et il faut que nous ayons le courage de dire au Seigneur : « Oui, c’est bien moi qui viens vers Toi malgré mon indignité. Je veux bien me laisser regarder dans mon indignité mais aussi, entend ma parole et guéris-moi ». Dans un psaume nous entendons : « Un pauvre a crié et Dieu l’a exaucé ». Le pauvre c’est le centurion, le pauvre c’est moi, le pauvre c’est vous, le pauvre c’est l’humanité entière. Nous sommes pauvres parce que nous nous sommes appauvris nous-mêmes par nos fautes mais le Seigneur peut nous guérir si nous acceptons d’être regardés par Lui dans la vérité profonde de notre être, dans notre incapacité d’aimer, dans notre incapacité d’être humbles, dans notre incapacité à suivre ses commandements. Mais si nous le reconnaissons, si devant Lui nous disons : « Oui c’est bien moi, regardes-moi ; je n’ai pas peur que tu me regardes dans ma faiblesse parce que je sais que tu es miséricordieux, je sais que tu peux me guérir de toutes ces faiblesses, plus particulièrement de celle que je te demande aujourd'hui de guérir ». Alors oui, soyons dans une grande foi, comme celle du centurion mais accompagnons notre foi d’humilité profonde, soyons simples, soyons vrais, soyons transparents devant le Christ pour que Lui, reconnaissant cette transparence, cette vérité en nous, cette faiblesse qui nous accable, nous en guérisse et nous exauce par rapport à notre demande.
Amen

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